Handicap(s) et psychomotricité

Handicap(s) et psychomotricité
12.12.2013 Réflexion sur Temps de lecture : 4 min

Le travail de psychomotricien auprès de votre enfant

Le psychomotricien est un professionnel paramédical. Il exerce sur prescription médicale. Il peut intervenir dans le cadre de la prévention, du dépistage ou du soin.

Le psychomotricien travaille en articulation avec les autres professionnels : kinésithérapeutes, orthophonistes, ergothérapeutes, orthoptistes, psychologues…

En tant que spécialiste du développement psychomoteur de l’enfant, il peut intervenir dans la prise en charge des enfants porteurs de handicap(s) ; que celui-ci soit sensoriel et/ou moteur, génétique ou acquis, relationnel…Une prise en charge précoce pourra accompagner les parents dans les interactions avec leur enfant, et favoriser l’éveil psychomoteur. En effet, le psychomotricien s’adressant au corps dans sa globalité, pourra soutenir et faire émerger les possibilités du jeune enfant.

Le bilan psychomoteur

C’est la première étape de tout suivi. Il permet de faire le point sur les compétences et les difficultés de l’enfant dans différents domaines : la motricité globale et fine, les coordinations, l’équilibre, le tonus, l’orientation dans l’espace et le temps, l’image du corps, les capacités d’attention ainsi que la qualité des modes de relation à son environnement. Il comprend un temps d’échanges, de présentation de votre enfant, de son histoire et de ce qui vous amène à consulter. Puis dans un second temps (souvent sur 2 à 3 séances supplémentaires) le psychomotricien observe l’enfant en lui proposant différentes situations, différents exercices afin d’évaluer ses capacités. Cela reste avant tout un temps de rencontre : l’enfant doit pouvoir se sentir en confiance, ce qui demande parfois du temps et des aménagements. Le bilan est suivi du compte-rendu de bilan (écrit et oral).

Pourquoi penser à la psychomotricité ?

Quelque soit le handicap de votre enfant, le risque est de se focaliser sur les « manques » et d’en oublier les « possibles ». Le suivi en psychomotricité par son approche très globale du soin permet d’accompagner l’enfant dans le développement de ses compétences. Il se base sur le « plaisir d’être » pour explorer le monde qui l’entoure et son propre corps. Les séances se construisent essentiellement autour du jeu : jeu moteur, jeu de société, jeu d’expression…

maison de jeu pour enfant en crèche

En s’appuyant sur les compétences de l’enfant le psychomotricien va renforcer la confiance de l’enfant et lui permettre d’aborder progressivement les difficultés qu’il rencontre. Cela est vrai pour tout suivi en psychomotricité, mais cela a encore plus d’importance pour ces enfants qui connaissent un parcours de soin parfois lourds (examens, opérations…). Il s’agit alors aussi de permettre à l’enfant d’investir positivement son corps, voire de se le réapproprier.

Les séances

Les séances s’articulent donc autour de plusieurs formes de jeux : Un des classiques du psychomotricien c’est le parcours psychomoteur ! C’est finalement un enchaînement d’obstacles plus ou moins difficiles à franchir…. Cela développe l’exploration motrice, la  capacité à se servir de son corps et la confiance en soi ! Cela permet aussi, pour les plus grands, de structurer l’espace et le temps.

Les jeux de ballons sont aussi très utilisés : d’abord pour créer le lien, puis pour les coordinations, mais aussi pour la gestion des émotions.

Le toucher-massage est encore une autre carte du psychomotricien. Par  cette approche, il peut tout à la fois stimuler, apaiser, mobiliser l’enfant.

Ce ne sont là que quelques exemples de ce qui peut être proposé en séance de psychomotricité. D’autres médiations sont possibles : balnéothérapie, cirque, danse, mîmes, peinture, terre, sable…

Lorsque l’enfant est tout petit, les séances se déroulent en présence et avec la participation d’un parent. C’est aussi l’occasion d’échanger sur les situations de difficultés et/ou de progrès. Lorsque l’enfant grandit il vient seul en séance, c’est son « espace ». Le point est alors régulièrement fait avec les parents. Avant la fin d’un suivi, il est important d’envisager quelques séances pour préparer l’enfant à cet arrêt, afin qu’il s’y prépare.

L’auteur

Patricia VAUPRE est psychomotricienne à Corbas (69). Pour mieux la connaître :
http://psychomotricienne-corbas.wifeo.com

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