Règles et sexualité

Règles et sexualité
01.03.2024 Témoignages Temps de lecture : 5 min

Avec Rayond’soleil, on se demandait, et si on vous parlait de règles, de contraception et de sexualité ?

Alors oui, c’est évident que c’est pas un sujet facile à aborder avec ses ados, et que franchement, on s’en passerait, mais bizarrement, je crois que je me passerai plus facilement d’être une mamie avant mes 45 ans (et même 55, ok les enfants ? )

A la maison, des ados, j’en ai déjà 2.

Le grand, 15 ans, à qui on parle consentement et capotes, et qui pique des fards monumentaux, la petite, 13 ans, et son gène excentrique, qui ne nous facilite pas la tâche.

Commençons par les règles. Ici, ce n’est pas tabou. J’avoue que je préfère que mon fils prête un sweat à une copine qui a une tâche plutôt que de rigoler avec la meute. Alors on parle de SPM (Syndrome Pré Menstruel) et cycle irrégulier entre le fromage et le dessert, et c’est naturel pour lui comme pour elle de savoir que les règles c’est pénible, que ça fait mal et que c’est naturel.

On avait bien anticipé le truc pour Rayond’soleil, on avait fait des stocks chez Thinx qu’on a complété chez Repeat. Pour autant, la première fois qu’elle a eu ses règles, elle est partie sans rien nous dire.

Quand je vous dis qu’il faut anticiper et répéter beaucoup…

C’est là que je vous dis que les culottes de règles, pour nos gamines ( et pour nous aussi si on veut !) , c’est quand même plutôt pratique : ça tient une journée comme une nuit, du coup, peu de choses à gérer. Il en existe de très sobres, qui ne font pas adultes (et j’avoue que je ne suis pas encore prête pour la dentelle), ça ne sent rien, et niveau entretien, ce n’est pas pire que les couches lavables (perso, je fais un rinçage machine, puis un lavage à 30 pour pas les abîmer), les Repeat sèchent vite.

Pour elle, il s’agit juste de faire une toilette supplémentaire ces jours-là. Ce qui ne lui fait pas plaisir puisqu’elle est dans sa fameuse phase dite de « l’ado-dégueu-qui-pue » sauf quand on insiste pour qu’elle prenne VRAIMENT sa douche, c’est -à -dire tous les jours…

Là où les choses se corsent, c'est pour qu'elle intègre que les règles, c'est pas juste un truc douloureux et récurrent. C'est aussi le signe que son corps est prêt à faire des bébés. Et ouais ! C'est là qu'il faut parler de contraception, avec une jeune fille qui découvre juste l'amour. Mais qui est quand même une adolescente.

Emilie Ménard

Alors évidemment que je préfère qu’elle attende un peu pour avoir des relations avec son amoureux ou son amoureuse, et que je préfèrerai être un peu dans le déni, et faire comme nombre de parents, me coller des œillères énormes et me dire que les personnes handicapées, et encore plus les personnes handicapées mentales et encore, encore plus, les ados handicapés mentaux, n’ont pas de relations sexuelles et surtout pas d’occasions d’en avoir, je vais opter pour la lucidité :

Selon de nombreuses études, les adolescents ont une vie sexuelle. Et Lulu n’échappe pas à ça parce qu’il a un gène foufou ou une quelconque différence.

dessin contraception

Donc, on parle aussi capotes avec elle, parce que ce n’est pas parce qu’elle est unique qu’elle est immunisée contre la chlamydiae ou le sida.

Outre la grossesse non désirée, et les fameuses MST, on a aussi parlé de consentement. Dans les deux sens. Elle est maitre de son corps, et les autres du leur. Elle a quand même le câlin facile, y compris avec les potes de son frère, qui, aussi gentils sont-ils, peuvent être gênés par ce rapprochement intime avec une jeune fille à peine plus jeune qu’eux. On va devoir poursuivre je pense, ce n’est pas encore bien reçu.

Elle a pu échanger avec un médecin sur le mode de contraception le plus adapté, en plus des fameux préservatifs.

Alors oui, j’imagine que nombre d’entre vous sont choqués par cet article, mais Rayond’soleil et moi on s’en fout un peu. Les ados découvrent la sexualité, handicap ou pas, et je préfère qu’on ait un peu balisé le terrain avant, histoire que ça secure pour tout le monde. Et je crois qu’il faut qu’on en parle, pour que ce soit banal. Je n’ai plus envie d’entendre des parents dire que ce serait plus facile si le médecin acceptait la stérilisation (oui oui) !

Je vous rassure, ce n’est pas simple, et je crane évidemment, parce qu’ils en sont aux balbutiements de l’adolescence mais je sais à quel point ça change vite, et je serai inquiète c’est là encore une évidence, mais je préfère avoir pris les devants, pour elle comme pour son futur.

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