L’équipe du DAR de la ville de Saint-Fons (69) nous présente leur dispositif. Le DAR de Saint Fons est installé dans l’école Salvador Allende. Le dispositif a commencé son travail auprès d’enfants avec un trouble autistique, mais il s’adresse désormais plus largement à des enfants qui ont un trouble du neurodéveloppement.
L’équipe a aménagé une salle d’autorégulation au sein de l’école dans laquelle les enfants peuvent bénéficier de temps individuels ou en groupe. Mais l’objectif est que les enfants soient en classe le maximum de temps.
Dans un premier temps, l’équipe du DAR va observer l’enfant en classe : comment l’enfant vit son « métier d’élève », sa vie sociale, la compréhension et le respect des règles, comment il demande de l’aide, ses compétences académiques et ses difficultés… Cela donne lieu à des échanges avec l’enseignant. Après l’observation, elles mettent en place différents temps : groupes d’habiletés sociales, temps d’apprentissages scolaires (français, maths) … Ce peut être des temps en duo avec l’enseignante avec des objectifs progressifs ou bien des groupes d’enfants de la classe (pas seulement l’enfant orienté vers le DAR). Ces groupes évoluent dans l’année, ils sont constitués avec les enseignants.
Le dispositif a pour ambition de bénéficier à tous les enfants de l’école.
L’équipe a aussi des missions à l’année, par exemple elle participe au projet de décloisonnement lecture des CP-CE1 ouverts à tous les enfants. L’enseignante propose aussi un groupe théâtre pour travailler la gestion des émotions ou des conflits par exemple.
L’emploi du temps de l’équipe est donc fluctuant et change à chaque période en fonction des besoins, souvent évalués lors des conseils des maîtres.
La collaboration avec les enseignants demande beaucoup de temps d’échanges à l’équipe du DAR et aux enseignantes de l’école. Cela peut demander aux professionnels de se questionner sur ses pratiques. A ce jour, à Saint-Fons la collaboration se passe bien.
L’équipe utilise parfois des jeux de société pour apprendre à perdre, à respecter les règles, à adapter son comportement, à gérer ses émotions. Elles proposent des « clés » et des petites stratégies à l’enfant dans un environnement sécurisant, avec pour objectif qu’il les utilise de manière autonome. C’est le propre de l’autorégulation.
A titre d’exemple, un petit garçon n’est pas parvenu à gérer un instant de la récréation, il arrive en pleurs dans la classe du DAR. La salle est un lieu pour travailler et apprendre à être bien avec soi, avec les autres mais c’est aussi un espace où l’enfant peut venir souffler, se reposer.
L’équipe a des outils d’éducation structurée. Elles utilisent des time timers dans les classes, des emplois du temps visuels, des séquentiels de séance, des pictogrammes, des outils de mise au travail pour l’autonomie et bien d’autres outils qu’elles font évoluer tout l’année.
En séance d’apprentissage, des rituels sont mis en place pour qu’ensuite l’enfant les réutilise en classe, sans la présence de l’enseignante du DAR.
« En tant qu’enseignant en DAR, il y a le temps de prendre le temps »
Parfois l’enfant acquiert de plus en plus d’autonomie et s’approprie les outils et parfois « tout s’écroule », l’enfant ne sait plus les utiliser. Il faut de la patience car beaucoup d’éléments ou des changements (absence d’un enseignant, changement dans le milieu familial) peuvent avoir un impact. Un outil peut fonctionner avec un enfant et pas avec un autre.
Cette expérience amène chacun à repenser ses pratiques professionnelles et voir les aspects positifs et constructifs d’une collaboration entre les professionnels du secteur médico-social et de l’Education nationale… Cette émulsion collective va dans l’intérêt des enfants et fait intégralement partie du projet de l’école.