Le 10ème anniversaire de la loi du 11 février 2005

Le 10ème anniversaire de la loi du 11 février 2005
11.02.2015 Réflexion sur Temps de lecture : 4 min

Jean François Chossy s’exprime sur le 10ème anniversaire de la loi du 11 Février 2005…

La loi du 11 Février 2005 dont nous pouvons souhaiter, cette année, le 10ème anniversaire c’est d’abord un texte préparé par le législateur en concertation serrée avec les associations et les personnes directement concernées.

Le titre de la loi est évocateur d’un état d’esprit, il s’agit de L’EGALITE DES DROITS ET DES CHANCES, LA PARTICIPATION ET LA CITOYENNETE DES PERSONNES HANDICAPEES.

Tous les articles de la loi sont tournés vers cet objectif : Donner à la personne handicapée les moyens de vivre son quotidien dans les meilleures conditions.

Pour se faire, l’article 64 préconise la création d’un Guichet Unique , véritable lieu de la simplification, avec la création de la Maison Départementale des Personnes Handicapées ( MDPH ) qui est par définition le lieu ou la personne concernée peut poser les questions les plus complexes pour obtenir les réponses les plus simples .Nombreuses MDPH ont mis un certain temps pour démontrer leur efficacité ,ceci étant essentiellement dû au manque de formation des agents mais l’expérience et la volonté ont vite permis de trouver le rythme de croisière ;pour en arriver aujourd’hui à aborder sans l’appréhender leur transformation en MAISON DE L’AUTONOMIE .Cette démarche permettra, à terme, de concrétiser l’article 13 concernant la suppression des barrières d’âge tant il est vrai que le handicap ne peut pas rester à la porte des institution dès lors que l’on a atteint l’âge de 60 ans.
La loi a voulu promouvoir la grande idée de la Compensation des conséquences du handicap par la création d’une prestation de compensation servie en nature ou en espèce ( ART.12 ) mais une avancée significative est de permettre l’inscription de l’enfant handicapé dans l’école ordinaire la plus proche de son domicile (ART.19 ).

L’école doit être un lieu ouvert à tous et qui doit permettre, non pas forcement la réussite de l’enfant en situation de handicap mais son épanouissement .Depuis le vote de la loi, la formation spécifique des enseignants, la mise en place d’accompagnement (AVS) la participation active des parents sont autant d’éléments positifs qui améliorent la scolarisation des enfants handicapés.

Dans le problème de l’emploi le grand principe est de l’ordre de la non -discrimination ,d’abord en tenant compte des potentialités et des compétences de la personne handicapée avant de considérer ses déficiences et ses difficultés ,ensuite en accompagnant le salarié et en aménageant son poste de travail .La loi a créé un fonds dans la fonction publique (FIPHFP ) pour favoriser l’implication professionnelle des personnes handicapées au sein des trois fonctions publiques, ainsi que la formation des agents en prise avec elles (ART.36) .

Un des éléments structurant de la loi concerne l’accessibilité .Il s’agit de permettre à la personne handicapée aussi bien l’accès aux lieux, que l’accès à la culture, aux sports, à l’information mais également aux soins, au logement, à l’emploi, et de façon plus générale à tout ce qui fait le quotidien de la vie ; quelque soit le type de handicap. Mais on s’aperçoit, 10 ans après la promulgation de la loi, que dans ce domaine -comme dans d’autres- beaucoup reste encore à entreprendre. L’accessibilité universelle n’en est qu’aux balbutiements, l’accueil en établissements n’est toujours pas suffisant (« l’exil en Belgique « a encore de beaux jours), la vie affective et sexuelle reste toujours un tabou, et dans l’esprit du « grand public » la personne handicapée est encore trop souvent regardée avec compassion alors qu’elle a, comme tout un chacun, besoin de considération.

Il est temps de passer de la prise en charge de la personne handicapée (l’assistanat) à sa prise en compte (l’accompagnement) mais pour cela aucune loi ne peut s’imposer : il faut faire changer les mentalités et faire évoluer le regard que la société porte sur le handicap, c’est l’engagement militant et constant de chaque association ce doit être, pour chacun, un comportement citoyen.

Il reste encore de nombreux secteurs à explorer, comme par exemple l’accueil temporaire ou encore l’aide aux aidants ce qui nous oblige à rester mobilisé avec audace, courage et détermination.

echelle

 

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