Que d’exister en tant que petite fille, et de recevoir à ce même titre, les attentions et apprentissages, en faisant fi de toute maladie et de tout handicap. D’accueillir la bienveillance (rare, si rare) de personnes qui ne te regardent que « comme une petite fille de presque 9 ans ». De t’enquiller what milliards de rdv pour renouveler tout l’appareillage dont tu as besoin parce que tu grandis comme une belle fleur. D’entendre ta maman se faire des nœuds au cerveau pour savoir comment elle va réussir à honorer tous ces rdv, en jonglant avec sa vie professionnelle.
Ben oui … ta maman elle travaille et elle aime son taf. Elle veut aussi exister en tant qu’Isabelle. Mais c’est hypra chaud patate. Ne plus lui demander plus quand sont ses prochaines vacances. Elle n’en n’a pas. Ses vacances, ce sont mes rdv à moi. C’est comme ça, la vie d’une maman de petite fille différente.
Mais … Attention … Pas de plainte. Juste un constat et un souhait de vous faire savoir …
Moi, Jeanne, je crois que ma rem veut en faire des tonnes, comme ça, tranquille, l’air de rien. Mais je vois que ça lui coute un max. Cher, même parfois. Sur son humeur, sa niake, son envie de vivre.
C’est pour vous dire que de ne pas lui en vouloir … Si elle n’est pas tout le temps elle-même. Elle fatigue. Elle vieillit. Mais elle est là. Toujours.
Entre tous nos états d’âme un peu tristouilles, il y a un poil de ciel bleu. Comme la Jeanne Race du 8 avril dernier, et pourtant la 1ére fois sous la pluie. Mais probablement la plus intense aussi. La plus vibrante. La plus réunissante ! Oui, ça se dit pas dit « réunissante » mais ça vaut le coup de créer ce mot pour exprimer ce nous avons ressenti, Jeanne et moi, ce jour là. De l’eau. Mais pas que celle venant de la pluie. Des larmes aussi. De joie. De reconnaissance pour les plus de 100 personnes qui se sont bougé et défoncé le cul pour être avec nous. Des paillettes de bonheur dispersées partout. De l’envie. Des barres . Du plaisir. Partagé. Avec des proches et des moins proches qui deviennent du coup plus proches. Du vrai Du vraiment vrai. Du nous. Du vous. Du ensemble. Du rire.
Du Don. Du aller au bout de soi même. Pour les autres. Du bonheur.
Je ne pourrai jamais assez vous remercier de ces moments là. De ce moment. La Team Jeanne. Présente. Bienveillante. Aimante. Sans vous, on n’est rien …
Voilà … Je résume en quelques lignes les derniers mois de la vie de petite fleur de ma vie, en passant volontairement sous silence les nuits sans sommeil, le départ précipité pour Necker à Paris, la déception de la consultation pluri-disciplinaire tant attendue, les soins médicaux de plus en plus poussés que, moi, Maman, que je dois accomplir avec une dose énorme de stress et d’inquiétude, l’emploi du temps de mini ministre qui laisse si peu de temps à la détente …
Jamais ce jour de la fête des Mamans n’aura pris autant son sens, même s’il existe depuis 8 ans pour moi… il n’aura jamais été aussi puissant ! Et je rêve qu’il le soit chaque année davantage.
Un pensée douce pour ma Maman à moi, Ma Mounie d’amour jolie, partie rejoindre et guider les anges de Jeanne …
C’est Jeanne qui clôture ce message. Je pars demain pour 3 jours de de « vacances » avec mon groupe les Kilima de Matignon (non toujours pas celui de Paris, l’autre, le mien de mon centre de rééducation) au fin fond du pays basque. 2 Nuits hors de la maison sans ma mère ! Le rêve ! Je vais en profiter au taquet. Faîtes moi confiance. Pour le reste aussi.
On ne s’oublie pas les uns les autres ? Essentiel …
Avec tout mon kiff …
Votre Jeanne