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- La montée en puissance des DAC pour faciliter la coordination des parcours
Points d’entrée unique pour les acteurs sanitaires, sociaux et médico-sociaux confrontés à des situations de santé qu’ils jugent complexes, les dispositifs d’accès à la coordination (DAC) s’adressent aussi aux enfants en situation de handicap. L’accompagnement, sur du court, moyen ou long terme, est différent selon les territoires.
Vers une équité de réponse au niveau national
Aucun critère d’âge n’est nécessaire pour bénéficier des services de l’équipe d’appui des dispositifs d’accès à la coordination (DAC), accessibles dans chaque département depuis 2022. Les enfants en situation de handicap font ainsi naturellement partie du public visé.
Notre première mission consiste à informer, orienter et faciliter les mises en relation. Notre deuxième levier d’action permet de cibler les situations complexes afin de faire intervenir nos coordonnateurs à domicile ou en établissement. Notre troisième mission est de la formation et de la sensibilisation
décrit Maud Levallois, directrice du DAC 89 (Yonne), dont « l’objectif est de répondre à tous les professionnels, à tous les niveaux, sur tout type de complexité, sur tous les publics »
Il s’agira d’apporter des réponses concrètes – accès aux ressources spécialisées, suivi et accompagnement renforcé, planification des prises en charge – et un appui pratique aux professionnels comme aux patients et aux aidants. Fruit de la fusion des anciens dispositifs de coordination, le DAC ne peut pour autant se substituer à d’autres intervenants.
Le parcours de santé est estimé compliqué ou instable, compte tenu des pathologies, associées parfois à des problèmes sociaux, psychosociaux ou économiques.
Interpellé par une structure sociale, le DAC 89 est intervenu par exemple pour orienter un enfant de 5 ans, sans suivi médical et présentant des troubles du comportement.
« Nous avons mis en place le lien avec la PMI et une réunion de concertation avec l’école pour voir s’il était nécessaire de faire un dossier MDPH », indique Héloïse Perriolat, cheffe du pôle information et orientation.
« Nous avons également suivi un enfant polyhandicapé de 15 ans, dans une situation sociale complexe et en rupture totale de prise en charge après un déménagement non anticipé. Nous sommes intervenus en collaboration avec la communauté 360, qui est à la pointe sur le volet handicap et s’occupe de la coordination sur cette partie (notifications de droits, liens avec les établissements), quand nous prenons plus en charge la coordination en santé. Nous avons une vraie complémentarité. »
Créées lors de la conférence nationale du handicap en 2020, pour répondre aux difficultés rencontrées par les personnes handicapées et leurs familles en termes d’accès aux soins et de solutions de répit, les Communautés 360 interviennent au niveau départemental, pour assurer une réponse inconditionnelle à toute personne en situation de handicap.
Focus sur la dimension sanitaire
En Seine-Maritime, la communauté 360 ( avec son numéro d’appel unique) est aussi un partenaire incontournable de l’équipe du DAC, composée d’éducateurs spécialisés, de travailleurs sociaux et d’infirmiers. « Même si nous avons plutôt un historique de travail auprès des personnes âgées, le champ du handicap fait bien sûr partie de nos missions », précise Séverine Gouard, directrice du DAC YREN, créé en janvier 2023. Issu de la fusion de 5 MAIA (destinées aux personnes de plus de 60 ans) et d’une PTA ( plateforme territoriale d’appui), le DAC YREN a déjà été sollicité pour des cas d’enfants en situation de handicap.
Quand on rencontre les partenaires du champ du handicap, ils sont intéressés pour notre intervention sur l’aspect soin/santé »
Chaque territoire met peu à peu en place son organisation, qui s’appuie sur les réseaux existants. « Depuis la labellisation DAC, nos missions se doivent d’accompagner à domicile les situations complexes de tout âge et toutes pathologies ; cependant notre expertise en cancérologie et soins palliatifs adultes demeure, ainsi que la filière gériatrique. Nous accompagnons très à la marge des situations pédiatriques. Nous nous appuyons sur l’expertise de nos collègues des différentes structures comme Rifop , Paliped, Source Vive ou Samsah », indique ainsi Corinne Beauvois, chargée de mission au DAC du Val d’Oise.
On veille à sortir des étiquettes et à répondre au besoin sans qu’un diagnostic soit forcément posé
assure de son côté Marc Weissmann, directeur du DAC Isère . Il travaille en étroite collaboration avec la plateforme Anaïs, créée en 2019 pour la prise en charge précoce des enfants souffrant de troubles du neuro-développement (TND). Elle a actuellement une file active de 250 enfants, pour un accompagnement de trois ans.
« Quand il y a une ressource présente sur un territoire, utilisons les vraies compétences, estime-t-il. Mais là où il n’y en a pas, les DAC devront monter en compétence , y compris sur le champ du handicap».
Tout professionnel des secteurs sanitaires, sociaux ou médico-sociaux peut s’adresser au DAC de son département, par téléphone, mail ou en remplissant une fiche de demande d’appui qui sera transmise à l’antenne concernée et attribuée à un référent de parcours. Il est indispensable alors que la personne soit informée de la demande d’appui du DAC et dans la mesure du possible, qu’elle donne son consentement. Certains DAC renseignent directement les usagers et leurs aidants sur les ressources médicales, soignantes et administratives disponibles à proximité, les orientent, les conseillent et les accompagnent. Les démarches réalisées à la suite de la demande sont effectuées en accord et en lien avec le médecin traitant.
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